Le millésime 2018
Il restera gravé dans les mémoires à bien des égards.
Au delà du fait qu’il s’agit de nos grands débuts, ce premier millésime a été marqué par des conditions climatiques tout à fait extraordinaires pour la région.
De la fin du mois de mars à la mi mai, la vallée de l’Hérault a connu un niveau de pluviométrie équivalent à ce que peuvent connaître les vignobles bordelais, ligériens ou bourguignons.
Il ne fallait surtout pas s’en plaindre La région sortait d’une année 2017 particulièrement sèche. Cette abondance d’eau, tombant de manière régulière et non sous forme « d’épisode cévenol », a nécessairement été bénéfique à la vigne.
Mais à cet épisode pluvieux s’est ajouté un autre phénomène extraordinaire pour la région le vent a cessé de souffler. Il était à tout le moins bien moins présent qu’à l’accoutumée.
En l’absence de ventilation naturelle et avec des sols saturés en eau, les jeunes pousses ont été exposées de manière prolongée à des niveaux d’humidité tout à fait exceptionnels. Ajoutez quelques rayons de soleil méditerranéens entre deux ondées, vous obtenez des conditions parfaites pour le développement des champignons, le fameux Mildiou en tête.
De l’avis de celles et ceux dont la mémoire porte jusqu’au milieu du siècle précédent, la région n’a jamais connu un Mildiou aussi virulent. Les vignerons « bios » ont été particulièrement touchés puisque ne disposant pas de produits dits « curatifs ».
A compter de la mi mai, la pluie a cessé, les sols ont séché, le Mildiou a freiné sa progression. Avant l’été, nous savions d’ores et déjà que la récolte serait lourdement impactée. Les pertes ont été de l’ordre de 75% sur le Carignan. Fort heureusement, les Grenaches et les Syrahs ont mieux résisté.
L’été a livré des conditions climatiques autrement plus classiques des journées chaudes 30 à 35 degrés), des nuits fraîches (autour de 18 degrés) et un niveau de précipitation proche du néant, amenant le vigneron à prier pour un orage qui déverserait 30 mm de pluie une quinzaine de jours avant la vendange…
… le 15 août, un bel orage c’est à dire sans glace est venu arroser la moyenne vallée de l’Hérault, favorisant ainsi la pleine maturation des baies parvenues à traverser ce millésime atypique.
Le 1 er septembre, nous coupions notre première grappe de raisin sur nos parcelles de Syrah, entourés d’une équipe aussi motivée que bienveillante. Nous achèverons cette campagne le 26 septembre avec les valeureuses grappes de Carignan ayant survécu au Mildiou.