Le millésime 2019

Le millésime 2019

Si 2018 est le premier millésime récolté et vinifié par nos soins, 2019 est le premier millésime que nous aurons conduit dans son intégralité, de la taille en passant par les travaux en vert, les vendanges, la vinification et les mises en bouteille.

Ce millésime 2019 débute au mois de janvier par notre première campagne de taille.

Nous constatons rapidement l’omniprésence des maladies du bois, notamment l’Esca (champignon qui se développe à l’intérieur de la souche, perturbe les trajets de sève et entraîne à terme la mort du cep). Compte-tenu de l’ampleur du phénomène, nous décidons de cureter les souches touchées et de soigner les plaies de taille à base de résine de pin et d’une préparation spécifique.

Nous disposons par ailleurs d’un brûleur. Les sarments étant considérés comme potentiellement vecteur des maladies du bois, les brûler au moment de la taille est une pratique répandue. Ceci posé, nous ne renouvellerons pas l’expérience dans les années à venir. Au-delà du fait que l’efficacité de cette pratique sur la propagation des maladies est contestée, elle s’est avérée particulièrement fastidieuse… et dangereuse (l’écobuage, c’est un métier !).

Il nous a également fallu sortir des parcelles les nombreux ceps morts et avons procédé à un comptage des « manquants », parcelle par parcelle. Nous prenons alors conscience que le renouvellement du matériel végétal à moyen terme sera une condition sine qua none de la pérennité du Domaine.

L’ampleur de la tâche fait que nous avançons extrêmement lentement.

Nous terminons la campagne de taille début avril alors que la vigne commence à s’éveiller.

L’hiver a été particulièrement doux et sec. Le printemps a livré de rares pluies peu abondantes, ce qui a eu pour principal mérite de faire oublier l’exceptionnelle pression du Mildiou en 2018.

L’agriculture étant ce qu’elle est, c’est une autre calamité qui frappera le vignoble les 28 et 29 juin 2019 : deux journées avec des températures au-delà de 45 degrés à l’ombre la journée et ne descendant pas en dessous des 30 degrés au petit matin. Conséquence, des vignes ont littéralement brûlé engendrant des pertes significatives (perte de grappes, défoliation des souches perturbant la maturation des raisins et les mises en réserve à l’automne).

Autre conséquence de ce début d’été caniculaire, lui-même consécutif à un printemps très sec, la vigne a montré des symptômes de stress hydrique très tôt dans la saison. Il faudra attendre la mi-août pour voir arriver une (petite) pluie qui permettra d’espérer une fin de cycle plus sereine. Nous pensions à ce stade débuter les vendanges début septembre comme en 2018… sauf que cette pluie a considérablement accéléré le processus de maturation des raisins.

Constatant que les niveaux d’acidité étaient en train de chuter et par endroit le flétrissement de certaines baies (sans parler des sangliers qui, malgré les clôtures posées mi-juillet, opéraient leurs prélèvements quotidiens), nous réunissons l’équipe de vendanges et débutons dès le mercredi 28 août pour terminer l’essentiel le 5 septembre (dernière journée de vendanges le 14 septembre sur notre parcelle isolée de Gignac).

Les vendanges se sont donc déroulées sur 8 jours en 2019, contre 26 jours en 2018.

En cave, là où nous craignons une forme de surmaturité des raisins, les premiers jus nous ont instantanément séduit : une matière tannique remarquablement structurée, portée par une acidité profonde conférant à l’ensemble une harmonie insoupçonnable à l’approche des vendanges.

En clair, 2019 présente toutes les qualités pour devenir un grand millésime de garde.

Nous effectuons nos premiers essais de fermentation en levures dites indigènes. Tout se passe pour le mieux. Débute alors la période d’élevage de ce millésime prometteur.

En définitive, ce second millésime nous a offert une expérience diamétralement opposée au premier, tant il aura été marqué par la sécheresse et les chaleurs extrêmes que nous avons pu connaître notamment au début de l’été. Les rendements ont été légèrement supérieurs à 2018 (environ 27 hectolitres par hectare en moyenne), ce qui fût une bonne surprise en ce que nous ne nous attendions pas forcément à ce que les raisins, marqué par ces conditions extrêmes, puissent rendre autant de jus.

Compte tenu du profil des vins au fil des mois d’élevage, nous pouvons désormais affirmer que nous sommes ravis du niveau de maturité auquel nous avons pris la décision de déclencher les vendanges.

Ce millésime 2019, le premier conduit de bout en bout, nous aura mis à rude épreuve, ce qui nous rend d’autant plus fiers d’en présenter le résultat.

Le Chemin - millésime 2018
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Premier coup de sécateur le 18 août dans notre parcelle d’Alicante, pour enchainer ensuite quasiment non stop tous les autres cépages et finir tout début septembre.

Tél. +33663429981
Tél. +33662501821
Domaine de Salente
34150 GIGNAC